Dans les années 60, un chercheur un peu original va tenter une première au monde : annihiler toute stimulation extérieure du mental et du corps pour voir les effets sur le cerveau. Son but : savoir si la conscience existe une fois les sens occultés ou si elle a réellement besoin d’excitations extérieures. Cette expérience de privation sensorielle va donner naissance, petit à petit, à une pratique inédite qui va bien plus loin qu’une simple relaxation. Voici la riche histoire de l’isolation sensorielle.
John Cunningham Lilly
Médecin, neuroscientifique, neuropsychologue, psychanalyste, psychothérapeute, cétologue, mammalogiste, inventeur et écrivain américain.
La privation ou isolation sensorielle n’est pas une pratique nouvelle, bien au contraire. De tous temps, des hommes et des femmes ont recherché la paix et la quiétude ultimes, souvent à des fins mystiques. Anachorètes, ermites, moines de différentes religions s’isolent du monde pour atteindre le divin. Dans beaucoup de tribus, passer un temps en dehors du groupe en faisant un jeûne assez dur, de la méditation ou autres pratiques de privations que l’on retrouve dans l’ascétisme, permet le passage à l’âge adulte.
Néanmoins, nous devons l’invention des caissons d’isolation, pour une toute autre raison, à un scientifique pur et dur, mais un peu décalé : le docteur John C. Lilly.
Étudier le cerveau en profondeur
John Lilly est un scientifique à part, profondément marqué par la contre-culture américaine. C’est un pur produit des années 50/60 : il est touche-à-tout, passionné, éclectique et précurseur.
Son premier laboratoire de chimie, il le construit lui-même dans la maison familiale à 13 ans. Ses camarades lui trouvent un surnom : Einstein junior.
Tour à tour philosophe, physicien, biologiste, c’est finalement vers la médecine, la psychanalyse et la neurophysiologie qu’il se tourne. Et dans le cadre de ses recherches sur le cerveau, il développe un premier caisson d’isolation sensorielle.
Son but est tout d’abord d’explorer la correspondance entre les données physiques du cerveau et le mental. Il cherche une réponse à une question pas encore tranchée à l’époque : le cerveau a-t-il besoin de stimuli externes pour être conscient ou non ?
Deux théories avaient cours à l’époque : sans stimulation, l’activité du cerveau tendait vers zéro et le corps se mettait en sommeil. D’un autre côté, certains scientifiques pensaient que la conscience était régie à l’intérieur du cerveau et se maintenait sans excitations extérieures.
Étant allé jusqu’au bout des expériences possibles sans endommager le cerveau, il se concentre sur une méthode non invasive pour étudier la question.
Son approche paraît simple : pour voir si le cerveau à vraiment besoin d’excitations pour fonctionner, abolissons les excitations externes, soit les principaux sens : vue, odorat, goût, toucher, et ouïe.
C’est ainsi qu’est né le premier caisson d’isolation sensorielle.
Vers une flottaison pour tous
Le bouche-à-oreille fonctionne et de plus en plus de gens se pressent chez Lilly pour des ateliers de privation sensorielle.
Parmi eux, l’ingénieur Glenn Perry ressort du caisson d’isolation littéralement transformé : « Mes sens étaient exacerbés et ma notion du temps était déformée. (…) C’était fantastique et je me sentais dans un état incroyable. » Lui d’ordinaire si timide partagera avec surprise aisément son expérience avec les autres participants.
Il décide d’abord d’en construire un pour son usage personnel et, très vite, de le proposer à la vente car la demande est bien là : toutes les personnes ayant participé aux ateliers veulent « flotter à domicile ».
Perry revoit la conception pour produire des caissons plus efficaces en termes d’isolation, plus compacts, plus légers et pouvant être produits facilement. Mais comme il dit : « je flotte très mal ». Il faut dire que le bassin n’est pas très profond. Il va donc plus loin que les préconisations de Lilly en saturant l’eau de sel pour réellement flotter : de caisson d’isolement, on passe véritablement à un bac de flottaison. Bien vite, il s’oriente vers le sel d’Epsom ou sulfate de magnésium connu pour ses propriétés antiseptiques et délassantes mais surtout pour sa densité qui permet une flottaison aisée et sans entraves.
Ils se lancent tous les deux dans la commercialisation des premières capsules de flottaison pour le grand public : le Samadhi.
Les stars du foot, du basket et du baseball l’adoptent, non seulement pour ses bienfaits au niveau de la concentration et de la baisse du stress, mais aussi pour les avantages indéniables d’une séance au niveau de la récupération musculaire.
Car si l’isolation sensorielle fait du bien à l’esprit, on se rend compte dès les premières expériences des effets positifs sur le corps : l’apesanteur permet un relâchement inédit des muscles, articulations, tendons et organes.
Le premier centre de flottaison ouvre en 1979 à Beverly Hills.
Le succès est là, mais les bienfaits de la flottaison en font plus qu’un simple phénomène de mode.
Sportifs, chefs d’entreprises, artistes, intellectuels, seront les meilleurs ambassadeurs des séances de flottaison. John Lennon par exemple attribuera la fin de sa dépendance à l’héroïne à l’isolation sensorielle.
Au-delà de la baisse évidente du stress, des effets bénéfiques sur le sport, certains profitent de ce moment hors du temps pour se concentrer sur une problématique précise. Carl Lewis en profite pour visualiser le geste parfait pour le saut en longueur ; il gagnera ainsi la médaille d’or aux JO de Séoul.
De plus en plus de scientifiques adoptent les caissons pour leurs expériences. Perry rencontrera ainsi sa femme qui travaille sur les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage et d’hyperactivité.
Alors que son invention rencontre le succès, John Lilly continue ses recherches étonnantes. On lui doit les premiers essais de communication avec les dauphins, il participe au programme SETI, étudie les effets du LSD, s’intéresse au bouddhisme, au soufisme, aux pratiques de méditation ou de transe, toujours à la recherche des limites de l’esprit.
Dans les années 90, l’engouement pour les centres de flottaison diminue. Les vendeurs expliquent ce revirement par la peur du SIDA, dont le public méconnaît les vecteurs de transmission.
De nos jours, à l’heure où le calme est un luxe, où la vie moderne multiplie les excitations, les stimuli, les injonctions, où nos smartphones et ordinateurs ne cessent de nous alerter en continu, la flottaison fait un retour bienvenu dans un contexte d’hyperactivité des sens.
Des bienfaits pour la santé scientifiquement prouvés
En cherchant à priver le cerveau de sensations, le scientifique a inventé un soin holistique : qui agit sur le corps, le mental et l’esprit.
Plus de 200 études prouvent les bienfaits du simple fait de flotter en apesanteur, sans stimuli, et ce dans des domaines très différents de la santé.
Au niveau physique, la relaxation des tissus musculaires, des tendons, des articulations pendant la séance montre des effets positifs sur :
– la récupération des sportifs,
– les douleurs chroniques ou de posture,
– les problèmes articulaires, etc.
Au niveau du cerveau, la baisse du cortisol a un effet durable sur l’anxiété, le stress et la qualité du sommeil. La capacité de concentration augmente ainsi que la créativité.
Hors du temps et de l’espace, libéré des contraintes, les ondes cérébrales bêta laissent plus la place à leurs « consœurs » thêta, synonymes d’un état méditatif profond. Une relaxation cérébrale inédite qui décuple le sentiment de bien-être et soulage les symptômes de dépression et d’anxiété.
Retrouvez la liste des bienfaits de la flottaison et les études scientifiques publiées ici.
Alors, qu’attendez-vous pour vivre cette expérience unique dans une vie dans nos centres GRAVITI de Bordeaux et de Lyon ?
Ne vous en faites pas : nos caissons sont bien loin des prototypes de Lilly.
Dernières générations des capsules de flottaison, ils permettent à votre corps de flotter de manière optimale dans un bain à la température idéale et proposent une isolation complète des sens.
La concentration en sel d’Epsom et la grande taille de chaque caisson permettent une vraie apesanteur dans n’importe quelle position.
A l’intérieur de la capsule, une musique vous accompagne lors des premières minutes de la séance, elle sera aussi diffusée à la fin pour un « atterrissage » en douceur .
L’isolation complète peut être rédhibitoire pour certaines personnes trop anxieuses ou sujettes à la claustrophobie. Conscients de ce frein, nous avons choisi des caissons dans lesquels vous pouvez garder la lumière et la musique allumée, et le couvercle ouvert.
Bien entendu, notre centre est au top de l’hygiène. Non seulement les caissons intègrent des systèmes de filtration et de traitement de l’eau optimisés entre chaque séance, mais nous désinfectons aussi sur tous les espaces : douches, cabines, salon de décompression, etc.
Et bien loin de l’attirail des premiers cobayes de l’isolation des sens, vous n’aurez besoin de strictement rien, la séance étant plus efficace nu(e). Bien sûr, vous pouvez quand même flotter en maillot de bains si vous y tenez.
Depuis bientôt près de 70 années, la flottaison reste une expérience unique au monde dont les bienfaits sont encore étudiés et démontrés. Prenez vite contact avec nos centres de Lyon ou de Bordeaux pour vivre au moins une fois cette sensation inédite.